Sometimes, talk with someone is good for yourself. | Ft. Damn

Tout était noir autour d'Esprit du Loup. Pas une petite once de lumière. Juste l'obscurité. De la nuit ? Peut-être. Mais, était-il réveillé, ou dans le monde des songes ? Difficile à deviner. Il tournait en rond, ne sachant pas où porter son regard. Il était perdu, au milieu de cette pénombre. Que faisait-il ici ? Il ne le savait pas. Alors il criait, à la recherche d'une quelconque réponse, à la recherche d'un félin qui pourrait l'aider à sortir de cet enfer. Rien n'y fit. Personne ne vint. Alors il se coucha, fermant les yeux. Le lieutenant comprit qu'il rêvait, mais il détestait ce genre de rêve. Lorsque ses paupières se soulevèrent, des images du passé resurgirent. Du sang, de la peur, des pleurs. Lupus cria, hurla, pleura, il ne voulait plus jamais revoir ça. Ce qui avait failli lui coûter la vie. Plus jamais. Mais il s'avait pertinemment qu'il n'arriverait jamais à oublier cet épisode tragique de sa vie. Que cela resterait gravé pour toujours dans sa mémoire, qu'il y repenserait toujours. Mais à chaque fois, c'était comme si on lui plantait un couteau dans le ventre. Il ressentait encore la douleur qui avait traversé son petit corps d'apprenti ce jour là.
Hurlement du Loup se réveilla en sursaut, haletant. Sa litière était en désordre, et quelques un de ses camarades grognèrent. Il avait dut miauler dans son sommeil. Son long pelage d'ordinaire si soyeux n'était plus qu'un mélange de feuilles et de mousse entremêlés dans ses poils. Il entama une toilette, et mis du temps à la finir. Il eut du mal à retirer tout ce qui était coincé entre ses poils. Puis il sortit. C'est alors qu'Esprit du Loup se rendit compte que la plupart des guerriers étaient déjà réveillés, et l'attendaient. Lupus voulu alors s'enfuir le plus loin. Il était mort de honte. Le lieutenant, se réveillant presque le dernier. Il avança vers ses compagnons de Clan, avec un léger sourire gêné. Esprit du Loup ne voulait pas prendre sa proie, il l'a prendrait après avoir donné les tâches quotidiennes aux guerriers. Il fit alors les patrouilles, et tous partirent, ou allèrent se mettre dans un coin avant de partir à leur tour. Puis il alla se chercher un lézard, qu'il voulut partager avec son chef. Il s'approcha du promontoire pour aller à sa rencontre, et posa le lézard devant lui.
"-Bien le bonjour Etoile Damnée. Je suis désolé pour ce matin, de ne pas m'être réveillé plus tôt. Voulez-vous partager ce lézard avec moi ?" demanda t-il, avec un ton amical.

Lorsque surgissent à nouveau les souvenirs du passé, une douleur nous transperce l’âme.
Une douleur. C’est exactement ce que ressentait Esprit du Loup au fond de lui. Une douleur vive et incessante, un feu qui ne cesserait de brûler. C’était comme si on lui avait planté un couteau dans la poitrine, et que l’on ne l’avait jamais retiré. Un souvenir gravé dans la pierre, quelque chose qui ne s’effaçait pas et qui ne partirait jamais. C’était quelque chose avec laquelle il devait apprendre à vivre. Qu’il devait dompter, afin que ce sombre souvenir ne prenne pas le dessus sur la conscience de Lupus.
Lorsque le meneur regarda le lieutenant avec un léger sourire amusé, il comprit qu’il ne pourrait rien lui cacher aujourd’hui. Et puis, qu’avait-il à cacher ? Bien au contraire, cela lui ferait probablement du bien de se lâcher un peu à ce propos. Le feu s’atténuerait peut-être un peu ? Ou alors, regretterait-il d’avouer ses faiblesses ? D’avouer sa peur des chiens, ces êtres immondes et sans cœurs ? Mais après tout, Etoile Damnée était son chef, et même plus que ça, un ami. Il pouvait lui parler, lui dire son ressentit, ses plus grandes hantises ou au contraire ses plus grandes joies. Inconsciemment, Esprit du loup adressa un léger sourire au mener du Clan du Silence.
« - Bonjour Esprit du loup ! Dis-moi, combien de fois devrais-je te répéter encore de me tutoyer ? Je n’ai pas mangé depuis hier matin, c’est une bonne idée. » dit-il avant de prendre sa part du lézard qu’il redonna ensuite au lieutenant. « Tu as mal dormi ? »
Lupus esquissa à nouveau un petit sourire. C’est vrai qu’Etoile Damnée le rabrouait sans cesse en lui disant de le tutoyer. Le lieutenant avait du mal, car pour lui, il fallait parler correctement avec un plus haut gradé. D’ailleurs, avec n’importe quel félin, peu importait leur rang. Il fallait respecter tout les chats, même des autres Clans. Car, après tout, ils étaient tous pareil. Esprit du Loup mangea à son tour sa part de lézard. Il n’en fit qu’une bouchée, puis il se lécha rapidement les babines. Son regard glacial plongea dans celui de son supérieur.
« - Désolé Damn, c’est une habitude que j’ai prise. Le lézard t’a plus ? » demanda t-il avec une pointe d’humour. « - Et bien… Non, je n’ai pas très bien dormi. Les sombres souvenirs du passé ont refait surface. C’était un cauchemar affreux. Je sentait encore la douleur que j’avais ressenti… Et… J’aimerais tellement oublier tout ça. Tout ce qu’il s’est passé. J’aimerais que tout cela cesse e me hanter, même si je sais que c’est impossible. Impossible d’oublier un tel traumatisme. » dit-il, la peur surgissant à nouveau en son fort intérieur.

C'était de drôles de souvenirs que les cauchemars du passé. Pourquoi garder en tête ce qui nous as le plus traumatisé dans notre vie ? Pourquoi ne pas tout effacer, tout oublier pour pouvoir vivre dans l'inconscience et l'innocence d'un chaton ? Pourquoi ce qui est noir reste gravé en nous-même ? Est-ce parce que ces démons sont une partie de nos vies ? Ou est-ce seulement pour bouffer nos vies au point de ne plus vouloir vivre ? Trop de questions. Trop de questions embrumaient l'esprit du lieutenant.
Il appréciait beaucoup Etoile Damnée, son chef, son ami. Il avait toujours essayé de savoir ce qui tourmentait Esprit du Loup. Mais lui n'avait jamais voulu en parler. Pourquoi ? Probablement pour ne pas dévoiler une partie de ses faiblesses. Pour ne pas dévoiler ses peurs, son ressentit. Le lieutenant aimait beaucoup aider ses proches, mais ne voulais jamais mettre sur la table ses problèmes. Pourtant, il en avait tout autant besoin. Il avait besoin d'aide, mais il ne voulait pas l'admettre. Il ne voulait pas passer pour un faible auprès de ses camarades. Mais chacun à le droit d'avoir ses problèmes. C'est juste qu'il voulait rester digne. Et c'était bête de sa part.
"-Quelqu'un disais que... seul le temps peut effacer les cicatrices intérieures. Moi, je pense que, si le temps y est pour quelque chose, il faut essayer de les surmonter, en allant au devant." dit-il avant de lâcher un soupir. "Ce ne sont que des cauchemars, certes, mais ces cauchemars sont tirés de la réalité. Mais dis toi que, maintenant, cela n'arrivera plus. Tu seras en mesure de te défendre. Tu seras plus fort. Et nous serons là."
Les paroles d'Etoile Damnée touchèrent Esprit du Loup. Il esquissa un faible sourire à son égard. Ses yeux s'embuèrent. Il se retint pour ne pas pleurer devant son chef. C'était dur. Tout. Dur à vivre, dur à admettre,... Il soupira longuement, son regard dévirant sans jamais réellement regarder quelque chose. Les nuages commençaient à changer le ciel bleu en gris. Et le vent se mettait à soufflait de plus en plus fort. Le long pelage d'Esprit du Loup ondulait au rythme des bourrasques. Cette sensation qu'il aimait tant, aujourd'hui, il ne l'appréciait pas.
"-Le temps ne sera pas nécessaire. En ces cas là, les blessures sont gravées à jamais. Le temps ne sert qu'à atténuer la douleur, mais celle-ci est toujours présente. De tels souvenirs, on ne peut pas les oublier. Il faut apprendre à vivre avec, à.. surmonter ses plus grandes peurs. Ses plus grandes appréhensions. Il faut se dompter soi-même." déclara t-il doucement. "Je sais que je serais désormais capable de me défendre. Mais j'ai bien peur que si l'épisode se reproduit, je reste pétrifié. Pétrifié devant ces molosses avides de chair et de sang." souffla t-il. "Merci Damn. Merci d'être là pour moi. Je t'en serais reconnaissant." chuchota t-il, presque pour que le meneur n'entendent pas ses paroles.