Le respect est la base de toute amitié. |Ft.

L'aube venait de se lever. Le ciel était plutôt dégagé, mais quelques nuages persistaient à le tâcher de gris. Un léger vent soufflait à travers la pinède. Esprit du Loup se leva et s'étira, puis sortit de la tanière. Tout était silencieux. Il vit son chef se lever, et alla le saluer. Ils discutèrent un petit moment des différentes patrouilles à composer, de l'entraînement des apprentis et de la chasse. Les proies ne manquaient pas à cette période de l'année, et les guerriers du Clan du Silence n'étaient pas dans leurs plus mauvais états. Le soleil se levait doucement, et les différents guerriers sortirent de leurs profonds sommeils. Lupus observa ses camarades de Clan partager quelques proies avant d'être assignés  leurs tâches quotidiennes. Le lieutenant sourit, et son ventre lui rappela soudain qu'il n'avait pas mangé.
Il se dirigea vers la réserve, saluant les félins au passage, et se choisit un lézard plutôt dodu, qu'il dévora en quelques bouchées. Une fois terminé, il désigna les guerriers qui devaient aller en patrouille frontalière ainsi qu'en patrouille de chasse. Chaque chat ayant eu son ordre, Esprit du Loup décida d'aller se dégourdir les pattes et d'en profiter pour chasser.
Il sortit du camp, et s'engouffra dans la pinède. Le vent frais qui pénétrait entre ses poils lui faisait du bien. Son poil bouffant lui tenait chaud, et il aimait beaucoup lorsque la brise le rafraîchissait. Il s'arrêta lorsqu'il fut à découvert, et huma l'air. Une légère effluve de souris lui parvint, mais de loin. Il décida de reprendre son chemin, et alla en direction des marécages. Là-bas, il y attrapa deux grenouilles qu'il prit soin d'enterrer. Il sortit des marécages, et se secoua. Son pelage n'était plus bouffant mais aplatit. Esprit du Loup grogna, et reprit ses deux proies. Quand soudain, l'odeur d'une souris lui revint à nouveau. L'envie fut plus forte cette fois-ci. Le guerrier posa ses proies dans la terre, et s'en alla à la recherche du rongeur. Il courut, courut, jusqu'à parvenir aux Quatre Chênes, sans s'en rendre compte. Il repéra le rongeur, prit une position peu appropriée, et sauta sur le rongeur, qu'il loupa. Il jura, et allait s'en aller, lorsqu'une odeur attira son attention. Il regarda autour de lui. L'odeur devint plus forte, et il reconnu sans mal celle du Clan de la Foudre. Son échine s hérissa, il sortit les griffes, prêt au combat. Son regard était froid, et sa voix glaciale.
"-Qui va là, guerrier de la Foudre ?"

Hors RP:

Lorsque le félin ennemi vint se placer devant Esprit du Loup, celui-ci se montra tout de suite détendu, ce qu'il n'était pas forcément en son fort intérieur. Le chat qui se trouvait devant lui n'était autre que le le chef du Clan de la Foudre, Etoile du Soir. Grand, musclé, puissant, le pelage noir, le matou avait planté son regard ambré dans celui du lieutenant. Lupus s'assit, et se lécha la patte, sans quitter l'autre des yeux. Il n'était pas commun de se retrouver face  un chef de Clan en territoire libre. En général, ceux-ci restaient sur leurs terres, dans leurs camps. Du moins, c'est ce que pensait Esprit du Loup jusqu'à présent. Le poil bouffant de Lupus ondulait doucement, au rythme de la légère brise qui soufflait. Le soleil avait bien entamé sa course à travers le ciel, et quelques nuages grisâtres persistaient à rendre le bleu pâle aussi triste qu'un jour de pluie. Les oiseaux volaient gazouillaient, rendaient la vie plus attrayante. Leur mélodie raisonnait de partout berçant les alentours de leurs douces voix. C'était agréable d'écouter ce chant répétitif. Du moins, ça l'aurait été si Esprit du Loup s'était retrouvé seul, avec sa conscience. Seulement, ça n'était pas le cas. Il aimait parler, pourtant, aujourd'hui, il n'avait pas vraiment envie de parler, et encore moins avec un chef de Clan. Pourtant, il fallait se montrer courtois et poli, pour ne pas donner une mauvaise image de son Clan. Alors, son bleu glacial s'enfouit un peu plus profondément dans le regard ambré et chaud d'Etoile du Soir.
"-Ainsi je ne semble pas le seul à chasser ici, chat du clan du silence."
Esprit du Loup fut d'abord surpris par les paroles du chat ennemi. Ne l'avait-il donc vraiment pas reconnu ? Pourtant, il s'était vu à chaque Assemblées depuis que Lupus avait été nommé lieutenant. Il eu un léger mouvement de recul, dut à la surprise, puis secoua la tête et se reprit. Son regard devint perçant, et ses pupilles n'était réduites qu'à deux fentes qui paraissaient impitoyables. Les chefs ne devaient-ils pas connaître les lieutenants des autres ? Ses griffes se plantèrent dans la terre, et il gratta le sol.
"-Eh bien, salutations Etoile du Soir. Je suis bien surpris que tu ne m'ais point reconnu. Enfin, ce n'est pas grave." Il se racla la gorge avant de reprendre. Esprit du Loup, lieutenant du Silence. En effet, tu n'es point le seul. Enfin, je ne voulais point chasser en ce lieu. Je me suis retrouvé ici par inadvertance."Son ton devint tout à coup légèrement sournois. "Il est tout de même rare de croiser un Chef de Clan chasser hors de ses terres. Venais-tu vraiment chasser ici, ou es-tu ici même pour une autre quelconque raison ?"
Il arrêta sa toilette improvisée, et se concentra entièrement sur son adversaire. Ils étaient en lieu sain, un lieutenant face à un chef, mais rien n'indiquait qu'une bataille n'aurait pas lieu. Il fallait se préparer à tout. Et puis, les lois n'indiquaient que le combat était à proscrire les soirs d'Assemblées après tout.

Après son monologue, Esprit du Loup détourna la tête, faisait mine d'attendre une réponse. Mais en vérité, il se mit à contempler le paysage. Pourquoi ? Car il n'avait vraiment ps envie de faire face à un guerrier, et qui plus est, adverse. Lupus avait toujours été du genre à aimer discuter, même avec des ennemis. Mais il y avait des jours comme ça où il n'avait pas envie. Notamment qu'aujourd'hui, ça n'était pas sur un simple guerrier qu'il sur qui il était tombé. Non. Bien face à un chef de Clan. Le lieutenant n'avait qu'une seule envie, de partir, de se retrouver seul, mais que faire ? Devant un félin avec un grade aussi important, Esprit du Loup ne pouvait pas s'en aller comme si de rien n'était. Il ne pouvait pas non plus attaquer, même si physiquement rien ne l'en empêchait. Il respectait simplement le lieu, les ancêtres et son Clan. Lupus ne voulait en aucuns cas apporter des ennuis à ses camarades. Si par malheur il leurs arrivaient quoi que se soit par sa faute, Esprit du Loup ne se le pardonnerait jamais. Et puis, il fallait se montrer digne et sur de soi, pas fuyard.
Le vent agitait légèrement les branches des quatre grands et imposants chênes. Leurs feuilles étaient d'un vert éclatant, et parfois l'une d'entre elles se décrochait, et venait se poser délicatement sur le sol. On aurait dit une danse, telle la plume légère virevoltant dans l'air. Le soleil était chaud, ses rayons déposant sa chaleur. Les oiseaux gazouillaient, volaient dans tous les sens, piaillaient à tue-tête. On entendait légèrement au loin le bruit de la rivière. C'était une douce mélodie que le mélange de tous ces sons de la nature. Esprit du Loup reporta alors son attention sur Etoile du Soir qui lui faisait face lorsque celui-ci lui parla.
"- Je chassais, je n'ai aucune autre raison d'aller ici si ce n'est lors des assemblées."
Il trouva sa réponse surprenante. Pourtant, il fit un signe de tête, montrant sa compréhension.
"-Je comprends, mais chacun à ses raisons, que la raison elle même peut ignorer. Certains viennent ici pour réfléchir, d'autres pour retrouver d'autres guerriers des Clans. Enfin, je ne vais probablement pas t'embêter plus longtemps que ça, Etoile du Soir, je vais te laisser chasser si tu souhaites." dit-il avec un ton amical.

-Ce sont là de belles paroles. A vrai dire, tu ne me déranges pas, ce territoire n'appartient à aucun clan, si tu souhaites y rester, tu en as le droit. Pour ma part je vais rester ici quelques temps, le soleil réchauffe l'air.
Esprit du Loup adressa un signe de tête qui montrait son accord au chef du Clan de la Foudre. Cet endroit était un territoire neutre, et sacré par dessus tout. Chacun pouvait s'y trouver quand il voulait. Le lieutenant comprenait les paroles d'Etoile du Soir, cependant il savait que lors d'une partie de chasse, il était toujours préférable d'être seul. Il hocha les épaules et s'assit, puis il se mit à contempler le ciel. Le soleil brillait, et réchauffait les alentours, malgré la saison proche des feuilles mortes. La brise agitait doucement les arbres, et cela faisait comme un sifflement. C'était agréable. C'était une journée agréable. Le guerrier ferma les yeux quelques instants, et profita pleinement de ce sentiment de liberté qui régnait. C'était un moment sans prise de tête, où chacun pouvait faire ce qu'il souhaitait. C'était un moment où Esprit du Loup pouvait se détendre, oublier ses fonctions, oublier son devoir, oublier ses responsabilités. Il imaginait que c'était de même pour le chef, qui lui avait des responsabilités plus grandes encore.
-C'est une belle journée qui s'annonce, dit-il en fermant les yeux, Personne n'en voudrait à qui que ce soit de se détendre cinq minutes pour ressentir ce calme que nous procure la nature.
Oui, la nature était belle, douce. Oui il était bon de profiter. Mais il a un moment où l'on doit revenir à la réalité. Affronter ce qui se dresse devant nous. Esprit du Loup rouvrit les yeux, et fixa Etoile du Soir.
Il comprenait que le chef veuille se détendre, pourtant tout deux allaient devoir bientôt rentrer chez eux. Ils devaient aller avec leurs camarades. Avec leurs hauts postes, penser à soi n'était que très peu permis. Le lieutenant se leva.
"-Oui, la nature est belle, et nous procure de bonnes choses. Mais il y a un moment où nous devons sortir de cet enchantement, et affronter nos responsabilités. Je pense qu'il est temps pour nous de rejoindre les nôtres Etoile du Soir. Le soleil décline vite à cette période de l'année. Et je ne voudrais pas traverser le Chemin du Tonnerre en pleine nuit. Au revoir Etoile du Soir, et à bientôt je l'espère. Que le Clan de la Destinée illumine votre chemin !" miaula t-il, sincère.
Il adressa un dernier coup d’œil au matou, puis s'en alla en direction de son camp.